L’e-commerçant qui abonne ses clients à un domaine en échange d’un colis chaque trimestre de vins de la propriété, possède maintenant un magasin à Paris.

Le site cuvee-privee.com, créé il y a 5 ans, a ouvert son premier point de vente physique au 23 boulevard Beaumarchais (Paris 3^e). Les clients de passage peuvent ainsi s’offrir des vins habituellement difficiles à trouver en dehors de leur propriété. L’occasion aussi pour le site de se doter d’un espace de réception et de bureaux. Ces derniers occupent l’étage, tandis qu’au sous-sol on trouve une cave tempérée et une salle cosy où un vigneron différent, fournisseur de Cuvée Privée, vient un jeudi sur deux présenter son domaine et animer une dégustation pour les « adopteurs », le nom que Cuvée Privée donne à ses clients. En effet, le concept de ce détaillant n’est pas celui d’un caviste ni même celui d’un e-commerçant classique. Il repose sur des clients qui adoptent une parcelle d’un domaine et reçoivent en échange un colis de 2, 3 ou 6 bouteilles chaque trimestre – toujours le même domaine – accompagné d’un message du producteur et d’étiquettes personnalisées sur lesquelles leur nom côtoie celui de la propriété. Prix des colis chez Cuvée Privée : de 20 € à 200 ou 300 € pour peu que l’on s’abonne aux plus beaux noms, tel le Domaine de Perdrix en nuits-saint-georges 1^er cru. Dans le catalogue du site, 90 à 100 références, « soit environ 3 références pour chacun des domaines – une trentaine – issus de presque tous les vignobles français, avec lesquels nous travaillons et que nous connaissons tous très bien », détaille Marie Forget, cofondatrice du site avec ses deux associées de moins de 30 ans rencontrées sur les bancs d’HEC. Tous les vins proviennent de « viticulteurs indépendants » possédant leur vignoble et procédant à la mise en bouteille, insiste Marie Forget. Idem pour les deux producteurs de bière, les deux de cidre, les deux d’huile d’olive et celui de whisky (Rozelieures).
Le site (3 M€ de CA en 2022) doit travailler la fidélisation de ses « adopteurs » : 30 000 l’ont rejoint depuis l’origine, mais seuls 18 000 sont encore actifs. Si certains clients les rejoignent spontanément, beaucoup encore sont abonnés en cadeau pour un an. Or, tous ne renouvellent pas… « 80% de nos clients étaient dans ce cas à l’origine et, s’ils sont toujours majoritaires, leur taux baisse », apprécie Marie Forget.