- Auteur : Cécile Fortis
Les ventes de spiritueux français reculent sur tous leurs marchés
Avec des ventes en baisse sur le marché français, que ce soit en GMS ou en CHR, et même à l’export, 2023 a été une année compliquée pour les spiritueux français.
En GMS, avec 251 Ml vendus l’an passé, les spiritueux enregistrent une baisse de 4,3% versus 2022. Un déclin qui s’explique par une déconsommation globale associée à une crise du pouvoir d’achat. Pourtant, l’augmentation des prix des spiritueux est de 4% seulement, alors que l’inflation alimentaire s’est élevée à 11,9%. Toutes les catégories de spiritueux ont été impactées, à commencer par le trio de tête composé des whiskies (37,9%, -5,2%), des anisés (19,7%, -5,97%) et des rhums (14,1%, -3,91%). « Leur baisse est constante depuis 2020, souligne Jean-Pierre Cointreau, président de la Fédération française des spiritueux. Toutefois, les spiritueux dédiés à la mixologie, comme le gin (+2,1%) et les liqueurs (-0,7%), résistent mieux. On constate d’ailleurs un essor du spritz ainsi que le développement des arrangés à base de rhum (+130% vs 2019). »
En CHR, les ventes de spiritueux sont en recul de 2%, à 21,2 Ml, du fait d’une réduction de la fréquence des visites et du budget qui leur est consacré. Les whiskies (11,5%, -9,5%), les anisés (8,5%, -7,6%) et les rhums (18,2%, -6,5%) sont, une fois encore, les trois catégories qui ont le plus souffert. A contrario, et même si les volumes restent modestes, les cocktails RTD (0,9%, +17,5%) et les apéritifs sans alcool (0,6%, +28,1%) enregistrent de belles progressions. Comme en GMS, le spritz a le vent en poupe (+17,2%). De leur côté, les liqueurs (+2,2%) – notamment de sureau, moteur de la croissance de la catégorie (+39%) – et le gin (+1,5%), en passe de dépasser les anisés en valeur, se portent bien.
À l’export, où les spiritueux français ont performé ces dernières années, la chute est encore plus brutale, que ce soit en volume avec 406 Ml (-13,2%) ou en valeur à 4,8 Md€ (-12,2%). Le cognac (-21,12%), la vodka (-21,6%) et les liqueurs (-17,16%) ont été particulièrement touchés. Cette baisse concerne en premier lieu les États-Unis (-35,3% en volume).
Même si la fin d’année 2023 a connu quelques signes encourageants de reprise, des menaces pèsent sur les principaux marchés, notamment dues aux élections américaines et à l’enquête antidumping de la Chine. Depuis début 2024, du côté de la GMS, la baisse se confirme (-4,6% en volume). 63% des producteurs de spiritueux déplorent d’ailleurs une fragilisation de leur trésorerie et 44% constatent une baisse de leur CA.