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Reportages

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Comment le packaging du champagne peut-il concilier « codes du luxe » et « respect de l’environnement » ? Pour y parvenir, les maisons de champagne redéfinissent leur approche, accompagnées par des fournisseurs comme Le Sanglier à Charleville-Mézières (08), qui a fait de l’écoconception sa priorité.

« Nous avons pris ce virage il y a environ 10 ans, explique Benoit Marchand, responsable commercial. Concrètement, nous ne réalisons plus aucun étui contenant du plastique ou de la mousse. C’est à nous de trouver des solutions pour pousser encore plus loin l’écoconception, parfois même au-delà du besoin du client. » Aujourd’hui, le fait d’utiliser des étuis en matériaux recyclables n’est plus l’apanage des marques internationales. « Notre portefeuille de clients est très large, nous accompagnons aussi bien des grandes marques que des vignerons, pour des étuis éco-conçus qui peuvent être produits en quantités industrielles ou pour une série limitée de 2 000 cols. » En effet, l’étui est devenu à la fois support de vente et vecteur de signaux éco-perceptifs que le consommateur final pourra détecter au premier coup d’œil.

Du côté des tendances
L’approche dite « minimaliste » gagne en popularité, offrant des packagings au design épuré. Les étuis blancs, notamment, ont le vent en poupe. Ils sont essentiellement destinés aux cuvées haut de gamme, suivant ainsi la voie tracée par l'étui Ecobox lancé par Perrier-Jouët en 2020 ou encore par la « seconde peau » du champagne Ruinart. En outre, l’effet texturé permet une expérience sensorielle encore plus complète, ajoutant le toucher en relief de la matière à la vue du support imprimé. De fait, créer du grain sur le papier offre aux marques une opportunité supplémentaire de se distinguer, et les évolutions techniques sont venues faciliter leurs réalisations. « Grâce aux derniers équipements dans lesquels nous avons investi, nous sommes en mesure de développer n'importe quelle texture sur le papier de l'étui afin d'offrir cette expérience client. L'impression numérique permet d’anoblir le papier en y déposant une grande variété de textures », que ce soit pour reproduire le parcellaire d’un cru, jouer avec les initiales d’une marque, créer des formes en lien avec la cuvée…
Bien que l'or demeure un élément central du packaging du champagne, il est parfois difficile de concilier la dorure à chaud (associant plastique du polyester et couche de métallisation) avec les impératifs d'écoconception. « Grâce la dorure à froid, nous répondons à cette problématique, explique Benoit Marchand. On obtient non seulement un étui mono-matériau qui garantit l’entière recyclabilité du produit final, mais aussi un effet matière très qualitatif. »
Dernièrement, l’imprimerie Le Sanglier a vu émerger une demande hors région. « En raison des problèmes conjugués de pénurie de matières premières et d’envolée des prix, certains producteurs de vins tranquilles, habitués aux coffrets bois, se tournent vers nos étuis éco-conçus. Nous avons reçu des commandes de maisons de bordeaux et de spiritueux français tels que le cognac. »