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Reportages

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L'ODG vinsobres vient de déposer un dossier à l’Inao pour permettre à ses côtes-du-rhône villages blancs de passer en cru à l’instar de ses rouges en 2005 (17 443 hl). « Nous finalisons l’étude géologique et économique qui démontre l’important potentiel de notre terroir, assure Richard Jaume, viticulteur de 100 ha sur Vinsobres, chargé du dossier pour l’ODG présidée par Philippe Chaume. Nous espérons bénéficier d’une autorisation pour 50 ha à 80 ha. Nous sommes soutenus par le syndicat des côtes-du-rhône et l’interprofession qui militent pour un développement du blanc. » Aujourd’hui, cette couleur ne représente que 5% des crus méridionaux et 17% des crus septentrionaux.

Le blanc dans les crus méridionaux
Parmi les crus méridionaux (235 501 hl hors châteauneuf-du-pape), le millésime 2023 du gigondas (36 236 hl) se dégustera pour la première fois en blanc, cinquante ans après son classement en cru et 11 ans de démarches, avec un périmètre réduit à 16 ha. Vacqueyras (45 926 hl) dispose des trois couleurs, rouge (94%), rosé (1%) et blanc (4%). Lirac (19 945 hl) également, avec une répartition entre les rouges (85%), rosé (3%) et blanc (13%).  Le plus vaste (3 132 ha) et ancien cru (1936), châteauneuf-du-pape (90 570 hl), voit 93% de ses vins produits en rouge, 7% en blanc, réalisés pour 93% en caves particulières.
Beaumes-de-Venise, en cru depuis 2005, produit uniquement en rouge, mais décline son VDN en rouge (2%), en rosé (11%) et en blanc (87%). Cru depuis 2016, cairanne se décline en rouge et en blanc (6%). Rasteau n’est cru qu’en rouge. Comme Vinsobres, ses AOP blanc et rosé s’écoulent en appellation côtes-du-rhône ou côtes-du-rhône villages sans nom de commune. Son VDN, aux faibles volumes (469 ha), se décline uniquement en rouge.

Le blanc dans les crus septentrionaux
Parmi les crus septentrionaux (157 429 hl), certains ne produisent que du rouge, comme cornas (5 040 hl) et côte-rôtie (12 326 hl), trois uniquement du blanc – condrieu (7 961 hl), saint-péray (3 586 hl) et les 4 ha du château-grillet (75 hl) – et trois sont bicolores – crozes-hermitage (77 388 hl), rouge à 90% et blanc à 10%, hermitage (4 155 hl dont 31% de blanc) et saint-joseph (50 896 hl dont 13% de blanc).
D’ici 2035, l’interprofession compte porter sa production de blanc de 12% cette année à 15% pour répondre aux marchés internationaux bien valorisés. Face à la baisse des cours sur le rouge de l’AOP générique (1,2 Mhl), le syndicat des côtes-du-rhône milite pour des arrachages qui permettront, pour certains, de libérer des parcelles pour des cépages blancs.