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« La récolte 2024 est comparable, voire peut-être encore plus faible en volume que 2021 », déplore François Labet. Le coprésident du BIVB, issu de la viticulture, égrène les chiffres, encore estimatifs à ce stade, de pertes de récolte selon les vignobles : ‑70% dans l’Auxerrois, ‑50% à Chablis, ‑50% également sur les pinots noirs de Côte-d’Or. Les chardonnays de la côte de Beaune s’en sortent mieux avec « seulement » un quart de récolte en moins. Le sud de la région, la côte chalonnaise et le Mâconnais, limite tout juste les dégâts. La faute en premier lieu à une pression de mildiou exceptionnellement élevée.
L’année 2024 n’aura pas pour autant apporté que des mauvaises nouvelles pour la Bourgogne. Le vignoble a vu ses ventes progresser de 3% en volume à l’export au premier semestre et enregistre une augmentation comparable en grande distribution française sur les 8 premiers mois de l’année. Une hausse qui s’accompagne d’une stabilité en valeur à l’export et d’une progression de 2,6% du CA dans la GD française. « Les AOC de Bourgogne en croissance le font grâce aux achats de MDD », note toutefois l’Interprofession. Des signes que la période de hausse des prix semble maintenant appartenir au passé.
En France comme à l’export, cette embellie récente contraste avec un deuxième semestre 2023 assez morose. Elle est essentiellement le fait des régionales blanches et rouges, des chablis et petit-chablis.
À noter que la Suède fait son entrée dans le top 5 des pays importateurs de vins de Bourgogne, doublant la Belgique.
La Bourgogne a débuté la nouvelle campagne d’échange entre viticulture et négoce avec des stocks conséquents : 2,9 Mhl, soit deux années de commercialisation moyenne. « En juillet dernier, nous étions préoccupés par nos stocks et la situation économique. Maintenant que l’on connaît les estimations du millésime 2024, ce n’est plus du tout le cas. Au contraire, ces stocks seront peut-être à peine suffisants lorsque le millésime 2024 arrivera sur le marché à partir de l’été prochain », anticipe Laurent Delaunay, coprésident du BIVB issu du négoce.
La récolte 2024 augure-t-elle de nouvelles tensions entre la demande, qui ne se dément pas pour les vins de Bourgogne, et l’offre, de plus en plus erratique au fil des années ? C’est sans doute l’enjeu majeur de 2025 et de la capacité de résilience du vignoble…