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Reportages

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Comme tous les ans, le temps est venu des mises en marché des vins primeurs à Bordeaux. Cette année, à peine les critiques auront-ils achevé la dégustation des différents vins présentés que déjà les premières sorties seront effectives. Était annoncé un début de campagne pour le 29 avril, avec le 30 avril des marques comme Château Pontet-Canet et Château Léoville Las Cases, le 2 mai pour la galaxie DBR dont le Château Lafite Rothschild, puis le tour de son cousin, Château Mouton Rothschild le 6 mai, jour férié en Angleterre.
La semaine de dégustation officielle, qui se déroule cette année du 22 au 25 avril, devait être un moment très appréciable pour tout amateur de rumeurs et de faux-semblants. Le nombre de visiteurs semble important, au même niveau que l’an passé, voire en hausse pour quelques propriétés, ce qui fait dire à certains observateurs que l’engouement existe sans que l’on puisse distinguer réellement la part des dégustations à vocation réellement commerciale des opérations de relations publiques à ciel ouvert.


Qu’en est-il de l’intérêt des consommateurs ?
Avec la crise économique, les différents conflits, les taux d’intérêt à la hausse depuis quelques années, acheter en primeur est devenu un risque de plus en plus important. Beaucoup de châteaux voient leur millésime 2019 être revendu moins cher que lors de son prix de sortie en primeur et peu de châteaux peuvent se targuer d’avoir généré de la plus-value pour les consommateurs. À en croire les rumeurs de la Place de Bordeaux, les prix vont baisser. Reste à connaître le montant de la diminution. D’aucuns affirment que les plus grands domaines réduiront les prix de près de 30% pour les ramener au niveau des 2019, quand d’autres affirment, souvent côté propriétaires, qu’il n’en serait pas question. La réduction annoncée pourrait faire repartir les ventes, mais quid des millésimes 2019, 2020, 2021 et surtout 2022 qui seront dévalués de facto du montant de la baisse affichée ?
La trésorerie des négociants n’étant pas des plus florissantes, la campagne de mise en marché des vins internationaux semble connaître un arrêt, et beaucoup annoncent vouloir resserrer les achats sur les domaines où une réelle demande existe. La vente en primeurs s’avère, cette année encore plus que les autres, stratégique pour l’avenir du négoce de la Place et pour les châteaux qui lui confient leurs vins.