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Adelphe fête cette année son trentième anniversaire. Et se fixe de nouveaux objectifs pour la période 2025-2030. « Si lors de la création d’Adelphe, on parlait essentiellement de recyclage pour limiter l’impact environnemental des emballages, désormais, la stratégie à destination des entreprises repose sur les 3 R : Réduire, Réemployer, Recycler », indique Yannick Astesana, directeur délégué d’Adelphe.

À la veille de souffler ses trente bougies, Adelphe, par la voix de son directeur délégué, affiche un bilan plutôt positif suite à l’augmentation du taux de recyclage des emballages ménagers en France, grâce notamment à l’engagement des entreprises clientes. « Concernant le matériau historique qu’est le verre, les résultats sont très satisfaisants puisque celui-ci est recyclé à 85%. Mais le plus dur est devant nous car les pouvoirs publics français et européens ont fixé, en matière de réduction de l’impact environnemental des entreprises, des objectifs très ambitieux », souligne Yannick Astesana, directeur délégué d’Adelphe. Pour accompagner ces dernières, l’éco-organisme a défini pour la période 2025-2030 une stratégie reposant sur les 3 R : Réduire, Réemployer, Recycler.

Réduire : cela signifie, en premier lieu, diminuer le nombre d’emballages. Et Yannick Astesana de citer l’exemple de Champagne Telmont qui a supprimé tous ses coffrets cadeaux afin de minimiser son empreinte carbone. « Mais c’est aussi, pour la filière V&S, la réduction du poids des bouteilles. Il s’agit donc d’un premier levier très important. »

Deuxième R : le réemploi des emballages, quand c’est possible. « Adelphe va mener des études techniques sur toutes les possibilités offertes par le réemploi et développer des connaissances sur, par exemple, l’attitude des consommateurs face à celui-ci. Sont-ils prêts à se l’approprier ? Pour l’instant, on ne le sait pas. Adelphe dispose, pour ce faire, d’un budget de 4 M€ sur l’année 2023 et de 28 M€ d’ici 2029 pour accompagner ses entreprises clientes à travers un appel à projets lancé en janvier dernier. Dans le secteur des vins et spiritueux, des initiatives individuelles ou régionales pour développer la consigne ont déjà été prises, mais l’objectif est bien de passer à l’échelle supérieure et de voir dans quelles conditions pourrait être mis en place un système national robuste. Mais parler de réemploi pour les vins et spiritueux dans le cadre de ce schéma national induit l’acceptation d’une standardisation des formes de bouteille. Un écueil qui n’est pas simple à franchir. Nous avons néanmoins entrepris ce travail dès 2021 auprès des entreprises qui se montrent à l’écoute. Nous avons d’ailleurs abouti à un standard pour la Bourgogne et un pour Bordeaux. Nous travaillons avec les verriers pour développer ces deux bouteilles qui devraient être mises sur le marché au deuxième semestre 2024 », souligne Yannick Astesana.

Quant au recyclage, Adelphe poursuivra son travail de conviction sur le verre et travaillera aussi sur le recyclage du BIB. « Celui-ci est pour nous une priorité puisque 47% des volumes de vin mis en marché en GMS France le sont dans ce contenant. Avec des enjeux de séparabilité des différents éléments constitutifs et de recyclage, notamment des poches et des robinets. Ce travail de fond sera poursuivi en 2024, sachant qu’un groupe de travail a déjà planché sur le sujet, ce qui a permis d’identifier 20 bonnes pratiques pour agir concrètement sur chaque facette du Bag-in-Box. »

Pour soutenir les entreprises dans la mise en place de cette stratégie 3 R, Adelphe a créé des plans d’écoconception des emballages, dont l’un est dédié à la filière V&S. Un autre paraîtra prochainement à destination de la filière champagne. Dans le cadre de son projet Objectif Climat, un outil simple d’utilisation devrait être mis en ligne d’ici la fin de l’année à destination des vignerons, leur permettant d’identifier à chaque maillon de la production les points critiques quant à leur impact carbone et leur donnant des solutions pour le réduire. Ce projet a été construit notamment avec le BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne) et a vocation à être étendu aux autres interprofessions.