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Interviews

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« Chez Ayala, on prévoit un recul des ventes de 5 à 7% cette année, mais compte tenu des augmentations tarifaires des années passées, le CA devrait rester stable, annonce Hadrien Mouflard, DG de Champagne Ayala & Co. Toute la question est de savoir si l’on est dans une crise classique qui, en Champagne, dure en général 18 mois, ou dans une crise plus structurelle. Concernant les facteurs de crise, je ne crois pas qu’il s’agisse du prix de vente mais du déficit d’explication de ce prix. Il y a un vrai travail de pédagogie à effectuer pour expliquer les qualités de nos bruts sans années : la part de vins de réserve, l’importance de l’assemblage, le temps de vieillissement en cave… Qui plus est, les prix ne peuvent pas baisser car les vins qui arrivent dans les prochains mois sont ceux qui auront subi l’impact de la hausse du coût des matières sèches. Il ne faut pas oublier que les BSA des grandes maisons bénéficient d’un vieillissement en cave de plusieurs années. L’évolution du prix du raisin milite également au maintien des prix, car si l’on peut espérer une stabilisation cette année, nous sommes sur des niveaux de l’ordre de 8,70 à 9 € HT le kg en côte des Blancs, voire plus si l’on tient compte des diverses primes. Pour les pinots noirs grands crus, on est pareillement sur des prix de l’ordre de 8,50 à 9 € HT/kg. Les comptes d’exploitations des maisons vont en être impactés. Je reste néanmoins confiant dans l’avenir de la maison Ayala. Preuve en est l’investissement que l’on va réaliser dès la fin des vendanges dans une nouvelle cuverie de 5 000 hl afin d’effectuer des micro-vinifications des 70 crus de nos apporteurs. En sous-sol, nous disposerons d’une cave de stockage supplémentaire d’une capacité de 1 M de cols, ce qui correspond à une augmentation des ventes de l’ordre de 200 000 à 300 000 cols/an, sachant que nos ventes sont actuellement de l’ordre du million de cols. »