L’alerte a été donnée dès décembre 2023. Sur le dernier mois de l’année, la fréquentation des restaurants avait reculé de 3 points par rapport au mois précédent, celle des cafés et bars était demeurée étale, comme le souligne le dernier rapport mensuel Pulse de CGA by NielsenIQ.
Avec le Dry January au programme le mois suivant, les risques que l’engourdissement se prolonge début 2024 étaient réels ! Interrogés en décembre*, 31% des consommateurs prévoyaient en effet de fréquenter moins souvent un établissement CHR au cours du mois de janvier, contre 20% seulement qui envisageaient de s’y rendre plus souvent.
Plus inquiétant, l’enquête confirme une érosion de la fréquentation pour l’année 2024. Car, si 13% des consommateurs déclarent qu’ils vont « fréquenter plus souvent » un établissement CHR en 2024, ils sont deux fois plus (26%) à annoncer qu’ils vont s’y faire plus rares. Rien ne changera pour les 53% restants. À noter que les 18-34 ans vont se montrer plus souvent pour 48%, tandis que les plus de 55 ans ont l’intention de déserter les cafés, hôtels et restaurants pour 45% d’entre eux. Les causes de cette désaffection quasi générale sont, sans surprise, la hausse du coût de la vie et l’augmentation du prix de la nourriture et des boissons dans les CHR, deux items qui figurent en tête des freins cités par les consommateurs. Un certain nombre d’entre eux (27%) déclarent également « consacrer davantage de dépenses à autre chose ».
La consommation des boissons alcoolisées en est nécessairement affectée. D’autant plus que 58% des personnes interrogées lors de l’enquête « prévoient de modérer leur consommation d’alcool en 2024 », avec un pic pour la Gen Z pour laquelle ce taux augmente de 12 points. Pour des raisons de budget sans doute mais pas seulement. Les consommateurs prévoient de « prioriser leur santé et bien-être en 2024 ». Des paroles aux actes. À l’occasion de leurs prochaines visites dans les CHR, si les consommateurs prévoient d’augmenter principalement leur consommation de boissons chaudes – le café notamment – et de soft drinks, un quart d’entre eux prévoit de boire davantage de mocktails et de cocktails sans alcool, 18% plus de bières sans alcool, 17% plus de bières low ABV, 11% davantage de spiritueux et cocktails low ABV, 11% des vins low ABV, 8% des « spiritueux » sans alcool et 7% des vins sans alcool. Ne s’agit-il là que des traditionnelles bonnes résolutions de début d’année ? Rendez-vous dans un an pour le vérifier.
* Enquête menée entre le 15 et le 22 décembre 2023 auprès de 750 consommateurs âgés de 18 ans et plus dans toute la France.
- Auteur : Olivier Bitoun