Six ans après avoir créé le syndicat de défense de l’IG rhum agricole polynésien, les producteurs d’eau-de-vie de canne de Polynésie française sont en passe d’obtenir une indication géographique protégée. « Aujourd’hui, l’objectif de notre syndicat, c’est d’abord de défendre l’image du rhum polynésien, mais aussi de promouvoir les actions qui vont développer la filière », a précisé Marotea Vitrac, le président de ce syndicat qui réunit l’ensemble des acteurs de la filière. Fondé pour accompagner la montée en puissance du rhum pur jus, il réunit quatre distilleries – Papara, fondée à Tahiti par David Moux dans les années quatre-vingt-dix, qui produit les rhums Tamure ; Mana’o, également installée à Tahiti depuis 2014 ; Pari Pari, créée sur l'île de Tahaa en 2015 ; et Manutea, fondée sur l’île de Moorea la même année – et les planteurs, une cinquantaine, répartis sur les îles de Taha’a, Tahiti, Moorea et Rangiroa. Si la canne à sucre y a toujours été présente et s’il y a toujours eu une petite production de rhum localement, principalement de mélasse, ces dernières années marquent un véritable renouveau pour le rhum polynésien, notamment via le pur jus de canne. À travers cette IGP, les distilleries de rhum pur jus de Polynésie française veulent mettre l’accent sur les spécificités de leur terroir, en particulier leur variété de canne à sucre endémique O’Tahiti. Elles veulent également valoriser la production de rhum agricole bio : une trentaine d’hectares de canne sont déjà certifiés bio selon les normes européenne et océanienne d’agriculture biologique.
- Auteur : Cécile Fortis