Dans son dernier bulletin, le Comité national des interprofessions vinicoles AOP et IGP revient sur la baisse régulière de la consommation de vin en France – qui a perdu 4,7 Mhl entre 2010 et 2022 (-1,5%/an) – et tente d’extrapoler les évolutions démographiques et comportementales d’ici 2034. Partant du constat que les jeunes achètent moins de vin que leurs aînés, voire pas du tout pour un tiers d’entre eux, et que la consommation d’alcool a globalement tendance à diminuer dans toutes les tranches d’âge, le CNIV anticipe une perte potentielle de 4,5 à 6,4 Mhl d’ici 2034, ce qui ramènerait le marché français entre 18 et 20 Mhl. Pour Bernard Farges, président du CNIV : « Nous devons partager ce diagnostic le plus largement possible pour nous positionner les uns les autres et trouver des solutions pour nous adapter. Il y a urgence. Notre potentiel de production est déjà surdimensionné par endroits et le sera encore plus si nous ne faisons rien, si on ne change pas nos produits, si on continue à promouvoir le vin comme on le promeut aujourd’hui. Notre génération de vignerons et négociants se doit de réagir. Le point positif est que nous ne sommes pas démunis. Au-delà du constat, des pistes d’action se dégagent. Rien n’est écrit. L’histoire récente le montre : des pays entiers se sont convertis au vin. La bière a réussi à renverser la tendance et à changer son image. Peut-être que dans dix ans la plus grosse catégorie de consommateurs de vin sera celle des jeunes adultes. »
- Auteur : Thomas Gueller