Dans le contexte de recul « inédit » de la consommation alimentaire des ménages français en 2022, relève l'Agence bio, si les produits bio n’y échappent pas (-6%), les ventes de vin bio ont, elles, progressé de 2%. Un salut dû notamment au réseau traditionnel – cavistes, vente directe, CHR –, bien représenté et « épargné, comparé à des réseaux comme la grande distribution ou les magasins spécialisés », témoigne Nicolas Richarme, président de Sudvinbio. « Quand il y a quelqu’un en face du consommateur pour lui apporter des explications, cela fait une différence », estime-t-il. En termes de CA, la filière vin bio représente 1,5 Md€ TTC en 2022. 61% de ses volumes se sont écoulés sur le marché domestique, soit 6 % de la consommation en volume de vin en France. 39% sont exportés (5% des exportations de vins français). « Pénétrer le marché export prend énormément de temps, justifie Nicolas Richarme. Le travail des metteurs en marché portera ses fruits d’ici deux à trois ans. Les volumes sont là désormais, il faut tenir en attendant. »
Géographiquement, la Gironde est le premier département viticole bio avec plus de 27 200 ha engagés (23% des surfaces totales), dont plus de 50% en cours de conversion. Le Gard suit avec 18 572 ha, puis l’Hérault (16 053 ha), le Vaucluse (15 367 ha) et l’Aude (12 869 ha). Le Var atteint 10 839 ha. Au niveau des bassins de production, le Languedoc-Roussillon caracole en tête avec 53 000 ha sur les 170 000 ha nationaux (près de 3 Mhl). Les côtes-du-rhône disposent de 36 200 ha. En 2022, seul le Vaucluse reste parmi les départements les plus dynamiques en termes de progression du nombre de vignobles engagés en bio (+6,4 % vs +4,7 % au niveau national). En 2022, l'Agence bio parle de « coup de frein dans la dynamique des conversions ». « Il y a eu une grosse baisse des conversions par rapport à 2021, ce qui est, selon moi, normal, confirme Nicolas Richarme. Le vignoble bio a quasiment doublé ces dernières années en France. » Résultat, le président de Sudvinbio se prépare de son côté à un palier au niveau des volumes dans trois ans, « ce qui n’est pas plus mal pour la commercialisation ».
