Suite au gel tardif, le Domaine de Régusse, à l’ouest des Alpes-de-Haute-Provence, devrait perdre 60% de sa récolte. Christophe Coste, son directeur, attend les détails de la déclaration de catastrophe naturelle annoncée par le préfet pour adapter son entreprise à la situation. Car ce domaine de 340 ha subit une double peine. Régusse diffuse sa production via son réseau de 20 cavistes à son enseigne. « Si nous devons compenser la perte de production par du négoce, nous devrons payer deux fois le sourcing, souligne le responsable du domaine qui réalise 2,4 M€ de CA. Notre clientèle, attachée à nos productions, pourrait rechercher dans d'autres réseaux de distribution des produits de substitution. Ce gel intervient après une attaque de mildiou l’année dernière – qui a vu chuter notre production de 8 000 hl à 7 200 hl –, la cicadelle, la flavescence dorée, l’inflation et la contraction du pouvoir d’achat. Notre réseau souffre des aléas économiques. Le whisky régresse après une forte croissance. La bière, après une période de croissance, atteint un palier. Nous constatons un recul de nos vins de milieu de gamme. Heureusement, notre produit premium, Belle des Bois à 13,80 €, et notre access market, R de Régusse, en trois couleurs à 3,80 € résistent bien dans notre réseau ».
- Auteur : Emmanuel Brugvin